Soutenance publique de la thèse de Cédric Tant
Le 22 juin dernier, Cédric Tant a soutenu publiquement sa thèse intitulée « La critique publique que s’adressent les journalistes et les politiques lors de polémiques. Dimensions métadiscursives et articulations de la démocratie en France, en Suisse francophone, au Québec et en Belgique francophone ».
Le jury était composé de Marie Dufrasne (USLB, CASPER, Engage, promotrice), Gilles Gauthier (Université Laval, Québec), Cyril Lemieux (École des hautes études en sciences sociales), Geoffroy Patriarche (USLB, CASPER, Engage) et Jan Zienkowski (Université libre de Bruxelles).
En reposant sur une analyse de discours de type socio-pragmatique, Cédric relie le phénomène métadiscursif de critique publique à des articulations de la démocratie, de son état et de son exercice. Pour ce faire, il propose un modèle d’analyse qui décline la critique publique en cinq dimensions métadiscursives : contextuelle, réprobatrice, relationnelle, publique et institutionnelle. Les résultats mettent au jour des manières contrastées d’articuler la démocratie dans ces quatre pays et territoires. En France, le débat public tend à se structurer à partir du conflit comme moteur des échanges publics démocratiques. En Suisse francophone, la collégialité guide les pratiques politiques et journalistiques, et sert de cadre à un espace public politique qui intègre les citoyens de manière institutionnelle. Au Québec, la négociation entre acteurs publics comme dynamique relationnelle les invite à jouer un rôle de représentativité essentiel dans l’espace public. En Belgique francophone, les journalistes et les politiques utilisent le consensus comme outil de gestion des conflits publics qui menacent la démocratie. Au-delà de ces cas particuliers, une montée en généralité permet de définir la critique publique comme un outil démocratique mobilisé par les journalistes et les politiques afin de faire face à la méfiance citoyenne dont ils font l’objet. Pour ces acteurs, l’enjeu principal réside dans la production d’un discours qui participe à un processus de légitimation devenu indispensable au maintien des institutions démocratiques. Le dynamisme et la richesse des échanges qui ont eu lieu durant la soutenance publique ont permis d’aborder de nombreux enjeux soulevés par le travail de Cédric. Il a, par exemple, discuté avec les membres du jury de l’importance du contexte lors de toute communication publique et de l’influence réciproque entre ce dernier et la critique publique. Il a aussi été question de la plus-value de la notion de critique publique dans les études sur l’espace public, notamment lorsqu’il s’agit de saisir l’enjeu de l’éventuelle existence d’un espace public parallèle, qui serait le fruit des réseaux sociaux numériques, une existence que Cédric récuse.
Comme projets futurs, Cédric entend poursuivre ses recherches sur la critique publique comme outil de compréhension de dynamiques démocratiques. Dès septembre prochain, il assurera un nouveau mandat, hors des murs de l'Université Saint-Louis - Bruxelles. Il a en effet obtenu un poste de chargé de cours à temps plein à l’Université libre de Bruxelles. Il donnera des cours liés à la communication numérique, aux relations publiques et aux réseaux sociaux numériques. Cédric tient malgré tout à conserver ce lien qui lui est cher avec Saint-Louis puisqu’il entend rester membre du CASPER et d’Engage.